Menu principal
A la fin des années 1860, les jupes présentent un volume fuselé comme une longue coque rebondie dans le dos parfois bien au-dessus de la ligne de la taille. Un dessous spécifique permet un tel artifice : la tournure. En tissu, articulée par des cerceaux, elle est dite « queue d’écrevisse » car elle rappelle beaucoup ce crustacé. Ces pièces frangées par un volant, ornées de plis plats sont souvent couvertes d’un tissu rouge soulignant plus encore le caractère zoomorphe de la structure. A cette période, la couleur rouge « écrevisse » est par ailleurs à la mode. Les cerceaux rigides très rapprochés ont une mobilité d’accordéon et se relèvent sur le dos des chaises lorsque la femme souhaite s’asseoir. Les tournures, une trentaine conservées au Palais Galliera, sont des curiosités : passé leur usage du moment, elles sont la seule forme de dessous qui n’a pas eu de descendance dans l’histoire de la lingerie, alors que toutes les autres modes historiques ont fait retour, si ce n’est dans les garde-robes quotidiennes, du moins sur les podiums : de la crinoline en passant par le corset ou la jarretière…
Auteur de la notice : Anne Zazzo