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Dans les années 1860, les jupes se terminent en traînes parfois imposantes. Elles sont portées sur des crinolines « projetées » qui en augmentent considérablement l'ampleur côté dos. Par conséquent, elles sont peu pratiques pour les activités d'extérieur, qu'il s'agisse de parties de campagne, de randonnées champêtres ou balnéaires. Pour éviter que le tissu de ces jupes ne se salisse au contact du sol, les couturières proposent à leurs clientes de retrousser leurs jupes en tirant depuis la taille sur deux boutons reliés à un ingénieux système de cordons. Toutefois, ces jupes ainsi raccourcies, laissant apercevoir la crinoline, n'étaient pas tolérées dans les situations mondaines élégantes, car jugées par trop indécentes.
En villégiature, on portait volontiers ces pratiques « petits costumes », souvent assortis comme ici à un « paletot » : en effet, cette veste vague, à la coupe floue et loin du corps, était bien plus commode et confortable que les habituels corsages. En vogue à partir de 1862, le paletot – dont peu d'exemplaires sont conservés – vient du vestiaire masculin où il connaissait un succès certain. Les femmes du Second Empire, sous l'influence des pratiques anglaises, recherchent une mode plus confortable, adaptée à des activités de plein air et adoptent dès lors le nouveau paletot, qui préfigure le costume tailleur inventé vers 1885 et, d'une manière plus générale, toute la vogue du sportswear qui marquera le siècle suivant.
Auteur de la notice : Alexandra Bosc